Cette pipe en terre dont la base est ornée
d'un aigle impérial n'est pas une figuration de Napoléon
Ier mais de son fils, François, Charles, Joseph Bonaparte,
plus connu sous le surnom de l'Aiglon (Paris 1811 - Schönbrunn,
1832).
Roi de Rome dès sa naissance, Duc de Reichstadt en 1818,
le fils de Marie-louise vécut à la cour de Vienne.
Son surnom l'Aiglon, popularisé par la pièce L'Aiglon
écrite par Edmond Rostand (1900), lui a probablement été
donné par Victor Hugo en 1835.
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L'Aiglon, recouvert d'une
couche uniforme de calcite !
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Crétal-Gallard
ou Dutel-Gisclon ?
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Cette pipe ne porte ni marque ni numéro
de moule permettant d'identifier la manufacture à l'origine
de sa création.
Jean-Léo, dans son désormais célèbre
"Les pipes en terre françaises, du 17ème siècle
à nos jours" *, figure sous forme de dessin une pipe
pratiquement identique de la célèbre maison Duméril-Leurs
à Saint-Omer, le Duc de Reichstadt. La pipe est semblable
à quelques détails prêts (douille différente,
abscence de la décoration ou de cheveux sur le front...).
Selon Don Duco, conservateur du musée hollandais de la pipe
(Pijpenkabinet), ce modèle a également été
produit par les manufactures Crétal-Gallard de Rennes et
Dutel-Gisclon de Montereau (cf. communication personnelle).
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Cette pipe en terre blanche est pétrifiée,
c'est à dire recouverte d'un dépot de calcite.
Nous avons parfois admiré des pipes ainsi "décorées".
Deux modèles nous viennent en particulier à l'esprit,
Frédéric Soulié et Homère de Gambier.
Ces pipes ne sont pas légions et devaient être le résultat
d'initiatives individuelles...
Celles-ci étaient immergées dans des sources pétrifiantes
au même titre que d'autres objets. Il suffisait d'un an pour
qu'une couche uniforme de calcite se forme !
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un aigle impérial orne
la base de cette création
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Il existe en France quelques grottes rendues célèbres
par cette originalité. Citons à titre d'exemple les
grottes de Royat, de Saint-Nectaire ou de Gimeaux, en Auvergne. |
Sources :
- * JEAN-LEO, Les pipes en terre françaises,
du 17ème siècle à nos jours, Le Grenier
du Collectionneur, Bruxelles, 1971
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