Ce fume-cigarette en écume de mer
et au tuyau en ambre, est une figuration de Catherine de Médicis
(1519-1589), reine de France.
Veuve à 40 ans de Henri II, elle fut nommée régente
à l'avènement de Charles IX alors mineur. Elle essaya
de régner en tenant la balance égale entre les catholiques
et les protestants, alternant les périodes de répression
et de tolérance dans un royaume déchiré par
les guerre de Religion.
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Catherine de Médicis, considérée
en France comme la "marraine du tabac"
France, fin du XIXe siècle
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Elle accorda en particulier aux protestants l'édit de Tolérance,
malgré l'opposition des Catholiques. Pour sceller la réconciliation
entre les deux partis, elle favorisa le mariage de sa fille Marguerite
de Valois avec Henri de Navarre, futur Henri IV. Pressée par
les princes catholiques et inquiète de l'ascendant de l'amiral
de Coligny, chef du parti protestants, sur son fils Charles IX, elle
fut l'instigatrice du massacre de la Saint- Barthélemy.
A l'aube du 24 août 1572, Coligny est assassiné chez
lui, son corps jeté par la fenêtre. 200 nobles protestants
sont alors tués aux abords du Louvre, et 2700 anonymes, hommes,
femmes et enfants massacrés au hasard des rencontres. Ayant
abjuré la foi protestante Henri de Navarre est épargné...
Catherine de Médicis est considérée
par les français comme la "marraine du tabac". Elle
mis à la mode cette plante dans le royaume de France et lui
prêta même un temps son nom ("Herbe à la Reine",
Médicée", "Catherinaire").
C'est Jean Nicot, alors ambassadeur au Portugal, qui fit connaître
à la souveraine cette plante aux vertus médicales
tout justes découvertes en lui faisant parvenir des graines
et des feuilles. Catherine de Médicis souffrait en effet
de fortes migraines qu'elle soignait en particulier avec des compresses
à la peau de baleine aux sangsues ou des décoctions
de cervelles de chats ! Elle se mit à consommer le tabac
sous forme de prise et ses migraines diminuèrent.
Son exemple fut alors suivi par la cour et la consommation de tabac
se répandit dans l'ensemble du royaume. Pour faire face à
une consommation sans cesse croissante et au coût élevé
du tabac d'importation, la reine encouragea la culture du tabac
en France (Bretagne, Gascogne, Alsace, Flandre).
A l'achat, la patine de cette écume
était sale et terne. Un simple nettoyage avec un coton imbibé
d'eau lui a rendu son éclat et a révélé
les nuances d'une patine double cire.
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avant nettoyage...
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... après !
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Une écume double cire est une pipe dont certaines parties
ont été traitées, afin que ces dernières
ne se culottent pas et restent blanches. Dans notre exemplaire,
le médaillon, les dentelles du col et le diadème ont
à l'évidence reçus un tel traitement. Le ruban
qui soutient le bijou, mettant en valeur le décolleté
de la souveraine, avait été manifestement traité.
Le sculpteur a préféré, dans un second temps,
retirer la partie de l'écume ainsi recouverte comme l'indiquent
les coups de gouge un peu grossiers au niveau de ce ruban.
La sculpture de ce fume qui ne fait que 55 mm de haut est d'une
finesse extrême...
Sources :
ANONYMES (réunion d'auteurs), Encyclopédie
du tabac et des fumeurs, Le Temps, Paris , 1975
NOURRISSON Didier, Histoire sociale
du Tabac, Editions Christian, Paris, 2000
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