Comme l'indique lui même son auteur, C.B. (cf. son monogramme sur la couverture du manuscrit), ce "journal de compte" a été "commencé le 29 octobre 1846 et "fini le 31 décembre 1852".

Cet homme a, au jour le jour, consigné dans ce journal toutes ses dépenses, de la patisserie consommée dans un café de la Place de la Comédie au paiement de ses loyers ou de ses repas.

    Quelques achats effectués en juillet 1848

C.B., célibataire, appartient vraisemblablement à la moyenne bourgeoisie montpellieraine.
Il partage son temps entre la gestion de ses biens fonciers (terres et vignes proches de Montpellier) et de nombreux loisirs (billard, jeu de boule, pratique de la peinture, de la broderie et de la musique, sorties au théâtre, au cirque, etc.).
Il voyage également beaucoup en Europe, plus par loisir que dans le cadre de ses affaires (Rome, Londres, Suisse).

Ce journal permet de reconstituer au jour le jour la vie de cet homme en cheminant dans ses pas, dans le Montpellier de la Monarchie de Juillet, de la IIe République et du Second Empire. On s'amuse de certains détails en découvrant par exemple qu'il reste alité durant plusieurs jours, au moment même où Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, précipite la IIe République dans le Second Empire par le coup d'état du 2 décembre 1851.

Cet homme, comme la majorité des Français et des Européens de cette époque, fume. Ce "journal de compte" regorge de tabac, de pipes en terre et de cigares ....
Nous l'imaginons facilement prenant son bain chez Louis et regagner paisiblement, un Panetelas ou une pipe en terre rouge aux lèvres, son appartement du n° 5 du passage Bruyas à Montpellier...

Il nous a semblé indispensable, avant d'évoquer les achats concernant notre sujet, de lister quelques prix de l'époque à des fins de comparaison... d'où cet "inventaire à la Prévert" !